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Libération
Interview

«Le droit humanitaire doit s'adapter»

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publié le 30 janvier 2002 à 21h51

Genève de notre correspondant

Alors que l'administration américaine ne cache plus ses désaccords internes face au statut juridique à accorder aux membres d'Al-Qaeda détenus à la base navale de Guantanamo (Cuba), Paul Grossrieder, directeur général du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), affirme à Libération que l'évolution de la nature même de la guerre implique de repenser le droit international humanitaire. Dans une institution aussi prudente que le CICR, gardienne des conventions de Genève, ces propos sont significatifs de la réflexion entamée depuis les attentats du 11 septembre. Si Paul Grossrieder refuse l'idée de compléter les conventions de Genève de 1949 par un nouveau protocole additionnel, il lance plusieurs idées permettant de coller à ces nouvelles réalités, sans créer une brèche qui risque d'affaiblir le droit international humanitaire.

Les détenus de Guantanamo sont-ils des prisonniers de guerre?

Pour l'heure, ces détenus devraient tous être considérés comme prisonniers de guerre au titre de la IIIe Convention de Genève. Charge ensuite à un tribunal compétent de se prononcer clairement sur leur statut juridique. C'est ce que prévoit l'article 5 de la IIIe Convention. En l'état, je ne peux pas dire qu'ils devront toujours relever de ce statut. Mais ce dont je suis convaincu, c'est le fait que ces détenus ne doivent tomber sous aucun prétexte dans un vide juridique.

Certains juristes estiment que les membres d'Al-Qaeda n'ont pas les mêmes valeurs culturell