Washington
de notre correspondant
Bush avait placé son discours sur l'état de l'Union, prononcé mar-di soir devant les deux chambres du Congrès, sous un triple signe: «gagner la guerre, protéger notre pays, relancer l'économie». Mais c'est sur le chapitre guerrier qu'il a été le plus éloquent, avec des accents parfois messianiques: «Le mal est réel, il faut le combattre. (...) Beaucoup ont découvert que, même en pleine tragédie, surtout en pleine tragédie, Dieu est là. D'un coup, nous avons réalisé que ce serait une décennie décisive dans l'histoire de la liberté et que nous avons été choisis pour jouer un rôle unique dans ces événements...»
Annonçant que la guerre contre le terrorisme «ne faisait que commencer», il a donc promis de traquer «les dizaines de milliers de tueurs» disséminés sur la planète «comme des bombes à retardement», et accusé directement trois pays de faire peser sur le monde «un danger grave et croissant»: la Corée du Nord, l'Irak et l'Iran. De tels Etats, a-t-il estimé, forment avec leurs alliés terroristes «l'axe du mal» («axis of evil»).
Sentiment d'insécurité. L'objectif de Bush, mardi soir, était visiblement de remobiliser ses compatriotes autour de la guerre, alors que ceux-ci semblent, depuis le début de l'année, revenir à une vie «normale», se souciant de plus en plus des conséquences de la récession et de moins en moins des risques d'attentats. A l'approche des élections (1), le Président sait que sa cote de popularité (80 %) est le meilleur atout p