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Libération

Algérie : visas refusés à l'Union européenne

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Bruxelles voulait lister les ONG de la société civile afin de les aider financièrement.
par L.D.S.
publié le 1er février 2002 à 21h54

Pour être cantonné aux couloirs de l'Union européenne, l'incident est réel. Cinq semaines après avoir paraphé à Bruxelles son «accord d'association» avec les Quinze, l'Algérie refuse d'accorder un visa à une délégation officielle européenne. Deux hauts fonctionnaires de la Commission et un expert indépendant devaient effectuer, à partir du 25 janvier, une mission de dix jours à Alger pour «identifier» et rencontrer les représentants de la société civile. Prévue depuis longtemps, cette mission faisait partie d'un programme d'action de la Commission pour «promouvoir droits de l'homme et démocratisation» dans une trentaine de pays, notamment l'Algérie, la Tunisie, la Turquie ainsi qu'en Israël-Palestine.

Identification. Ce programme prévoit une aide financière de l'UE aux associations et organisations de la société civile qui auront élaboré des projets portant sur «bonne gouvernance», abolition de la peine de mort, lutte contre la torture et l'impunité... Dans ce contexte, «l'identification» des ONG réellement indépendantes devient un enjeu décisif, surtout dans un pays où les associations fantoches ou dépendantes du pouvoir sont légion.

Expert indépendant. Pourquoi les autorités algériennes ont-elles pris le risque d'un incident avec l'UE alors qu'elles n'ont eu, jusqu'ici, aucune raison de redouter la visite de délégations européennes dont les rapports n'ont jamais de quoi fâcher? La présence dans la délégation d'un expert réellement indépendant, et connaissant bien le terrain,