Les ordures nucléaires aban données par l'armée Rouge ont encore frappé. En Géorgie, trois hommes ont été gravement irradiés le 2 décembre dernier, après avoir manipulé deux sources radioactives à Lia, un petit village situé à 370 km de la capitale Tbilissi. Des sources léguées par l'armée Rouge à la fin des années 80. Ce sont deux cylindres d'une dizaine de centimètres de long qui étaient utilisés comme batterie nucléaire portative pour alimenter des balises radio (lire ci-dessous). Selon la revue Science, qui publie aujourd'hui l'enquête d'un journaliste britannique, ces cylindres ont été repérés par les victimes en dépit de l'épaisse couche de neige qui recouvrait le sol: la chaleur dégagée par la radioactivité fait fondre la neige et dégage de la vapeur d'eau.
Sérieusement brûlés. Il s'agit de deux sources de Strontium-90 jugées très puissantes par les spécialistes. Contactée par les autorités géorgien nes, l'Agence inter na tionale de l'énergie atomique (AIEA) a dépêché ses experts sur place. Une équipe de radioprotection géorgienne a pu filmer les sources à bonne distance. L'expert français Patrick Gourmelon, de l'Institut de protection et de sécurité nucléaire (IPSN), s'est rendu les 21 et 22 janvier à Tbilissi pour examiner l'état des trois irradiés. «Le premier est sorti de l'hôpital, raconte le radiopathologiste. L'état clinique du second est sous contrôle, mais celui du troisième est très préoccupant.» Tous trois ont été sérieusement brûlés par les rayons X émis pa