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Libération

Nanni Moretti décoche un direct de gauche à l'Olivier

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Le cinéaste a fustigé l'opposition lors d'un meeting à Rome.
publié le 4 février 2002 à 21h57

Rome de notre correspondant

«Les électeurs de gauche ne méritent pas le spectacle pénible offert par leurs dirigeants (...) Avec des gens pareils, nous ne gagnerons jamais.» En l'espace de deux minutes, Nanni Moretti a dressé samedi après-midi un véritable réquisitoire contre la direction politique de l'opposition, jugée trop timorée face au gouvernement Berlusconi et incapable de formuler la moindre autocritique sur sa gestion passée. Considéré depuis plus de vingt ans comme l'une des consciences critiques de la gauche italienne, et en particulier de l'ex-PCI, l'auteur de Journal intime a poussé son cri de colère devant une brochette de responsables médusés.

Indignation. Face aux cinq mille militants réunis place Navona, au centre de Rome, pour défendre la justice contre les attaques du nouveau pouvoir et tournant le dos aux principaux leaders de l'Olivier, (Francesco Rutelli, Piero Fassino ou encore Massimo D'Alema), Nanni Moretti, monté soudainement à la tribune, s'est indigné: «La bureaucratie qui est derrière nous n'a rien compris. L'Olivier devra sauter au moins trois ou quatre générations avant de battre Berlusconi. Nous avons assisté à une soirée inutile.»

Le rassemblement se voulait pourtant constructif après une semaine de tempête où l'Olivier a risqué l'implosion en raison des incessantes querelles de chefs. La grande explication entre les différentes composantes de la coalition a été remise à plus tard. A travers la manifestation de samedi, le centre gauche tentait