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Libération

Renouvellement politique à la base au Cambodge

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Les premières élections locales depuis l'indépendance se sont déroulées dans un calme relatif.
publié le 4 février 2002 à 21h56

Bangkok de notre correspondant

Pour la première fois depuis la chute du régime khmer rouge en 1979, les bases locales du Parti du peuple cambodgien (PPC), du Premier ministre Hun Sen, sont remises en cause. Les élections locales d'hier, les premières depuis l'indépendance en 1953, se sont déroulées dans un calme relatif, mais au terme d'une campagne marquée par la violence.

Série d'assassinats. Neuf candidats et quatorze militants, en grande majorité du parti Sam Rainsy (opposition) et du parti royaliste Funcinpec (qui fait partie de la coalition gouvernementale), ont été assassinés dans les mois précédant le scrutin. Le jour du vote, deux corps ont été retrouvés: celui d'un observateur électoral dans la province orientale de Svay Rieng et celui d'un candidat du parti Sam Rainsy retrouvé pendu chez lui. «C'est le dernier assassinat d'une longue série. D'autres ont été frappés ou ont eu leur maison incendiée. C'est une campagne qui a été tout sauf libre et équitable. Il y a une intimidation multiforme», s'indigne Sam Rainsy. Toutefois, ce bilan est à relativiser par rapport aux scrutins précédents: en 1993, lors des premières élections nationales, entre cent et deux cents assassinats politiques avaient eu lieu; en 1998, une soixantaine.

Le scrutin, qui vise à l'élection de conseils de commune dans 1 621 khums ou groupements de villages, s'est néanmoins déroulé sans incidents majeurs, sous l'oeil de 20 000 observateurs électoraux, dont 200 étrangers. L'enjeu est considérable, car