Washington de notre correspondant
Les Américains n'ont la phobie ni des numéros (la Sécurité sociale en attribue un à chaque adulte), ni des badges d'identification (souvent portés autour du cou). Mais il y a une chose qui les révulse: la «carte d'identité nationale». Elle évoque dans leur esprit les nazis, les régimes communistes, Big Brother et bien d'autres cauchemars. Après le 11 septembre, l'idée d'imposer une telle carte a ressurgi, poussée notamment par le patron du groupe informatique Oracle, Larry Ellison, alléché à l'idée d'avoir à gérer une immense base de données.
Depuis, les organisations des libertés civiques dénoncent ces propositions sans trop faire dans la dentelle. Leurs tracts parlent de «solution finale», écrivent l'expression «Vos papiers!» en lettres gothiques, etc. Elles avaient, fin septembre, réussi, en apparence, à tuer le projet dans l'oeuf, la Maison Blanche ayant déclaré qu'elle «n'examinait même pas l'idée».
Standardisation. Celle-ci est pourtant en train de renaître sous une autre forme: la standardisation des permis de conduire. Le 14 janvier, l'AAMVA, association qui coiffe les différents bureaux de délivrance des permis de conduire, a avancé des propositions sur la question. Elle est appuyée par le sénateur démocrate de l'Illinois Richard Durbin. Par ailleurs, le département des Transports a été invité par le Congrès à plancher sur le sujet. Aux Etats-Unis, presque chaque adulte porte sur lui son permis de conduire. Il faut sans cesse le montre