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Libération

La Belgique «s'excuse» pour Lumumba

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Mais réfute être «responsable» de la mort du Premier ministre congolais.
publié le 6 février 2002 à 22h00

Le ministre belge des Affaires étrangères, Louis Michel, a présenté hier ses «excuses» et ses «profonds et sincères regrets» au peuple congolais pour le rôle de son pays dans la mort, en 1961, du Premier ministre congolais Patrice Lumumba. La Chambre des représentants belge avait consacré la journée à l'examen du rapport d'une commission d'enquête parlementaire concluant à la «responsabilité morale» de la Belgique dans l'assassinat, le 17 janvier 1961, de cet emblème des indépendances africaines. Devant son fils aîné, François Lumumba, venu exprès à Bruxelles, Louis Michel a reconnu que la Belgique avait fait preuve d'«apathie» et de «froide indifférence» à l'égard du premier chef de gouvernement du Congo indépendant, un «manquement grave en termes de bonne gestion et de respect de l'Etat de droit».

Page obscure. Quarante et un ans après, Bruxelles espère ainsi tourner une page obscure de son histoire coloniale. Le rapport de la commission Lumumba, dont les conclusions ont été présentées en novembre, apporte des précisions sur la volonté du gouvernement belge de démettre Lumumba, jugé prosoviétique, et les moyens financiers qu'il mit en oeuvre pour y parvenir. Le rapport reconnaît la «responsabilité morale» de «certains membres du gouvernement belge et d'autres acteurs belges». Mais réfute l'idée, soutenue par certains historiens, et notamment le sociologue flamand Ludo De Witte, dont le livre l'Assassinat de Lumumba est à l'origine de la commission d'enquête, que la Belgique