Si la République dominicaine peut apparaître comme une terre d'asile «un merveilleux pays», selon l'ex-élu RPR des Hauts-de-Seine Didier Schuller , Haïti, son voisin sur l'île des Grandes Antilles, est plutôt de ceux que l'on fuit. Au lendemain du coup d'Etat avorté du 17 décembre, trois journalistes haïtiens ont tenté de savoir ce qui se passait réellement au palais national. Ils ont diffusé des informations qui relativisaient la menace. Et donc contredit les communiqués de la présidence. Inscrits sur une liste noire, ils ont fui Haïti pour Paris où ils viennent de déposer une demande d'asile.
«Montage». «On avait l'habitude de se mettre à couvert», raconte Weibert Arthus, de Radio Caraïbe FM. «On n'utilisait pas notre carte de presse, on évitait d'apparaître.» Arthus, comme Philomé Robert de Radio Vision 2000 et Abel Descollines de Radio Galaxie avaient appris à vivre avec les menaces et les agressions dont les journalistes des médias indépendants, assimilés à l'opposition par les partisans du président Aristide, sont régulièrement les cibles. «Dans la nuit du 16 décembre, on a eu des rumeurs de coup d'Etat. J'étais persuadé que c'était un montage, comme la supposée tentative de coup d'Etat du 28 juillet, raconte Philomé Robert. C'est une façon pour Aristide de mesurer sa popularité, comme ailleurs on ferait un sondage, et de montrer qu'il tient la situation en main. En quittant la maison, j'ai vu des barricades, des pneus enflammés. Je suis arrivé à la radio, on a essay