La trentaine, visage poupin, joues glabres, il arbore d'habitude un sourire enjôleur. Il parle plusieurs langues, voyage beaucoup en Asie du Sud-Est et possède cinq passeports. Il se fait appeler «Mike», «Abou Saad», «Randy Ali» ou bien «combattant de la liberté». Mais son vrai nom est Fathur Rohman al-Ghozi, et il est très probablement le personnage-clé du réseau Al-Qaeda en Asie du Sud-Est.
Très dangereux. De nationalité indonésienne, le suspect a été appréhendé le 15 janvier dans une banlieue de Manille alors qu'il allait s'envoler pour la Thaïlande. La police avait été alertée par des enquêteurs de Singapour. Détenus à Manille, Al-Ghozi et ses quatre complices ont parlé. Des aveux qui ont amené les policiers jusqu'à un dépôt clandestin sur l'île de Mindanao, contenant une tonne de TNT, 300 détonateurs et 17 fusils d'assaut. Les explosifs devaient, selon la police, être acheminés vers Singapour via l'Indonésie par Al-Ghozi. «Derrière sa façade inoffensive se cache un type très, très dangereux, résume le général Crescencio Maralit, de la police fédérale philippine. Sa mission consistait à commettre des attentats à Singapour, en Malaisie et en Indonésie. Il visait en priorité les ambassades des Etats-Unis et d'Israël à Singapour.»
Al-Ghozi serait un terroriste expérimenté, un expert en explosifs qui a déjà plusieurs opérations à son actif. Selon la police, il a admis être responsable de la série d'attentats qui avait fait 22 morts et une centaine de blessés, le 30 décembre 20