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Libération

Washington prend les armes en Colombie

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Après les narcotrafriquants, les Etats-Unis aident Bogota contre la guérilla.
publié le 7 février 2002 à 22h03

Bogota de notre correspondant

Au sein des ONG colombiennes, Luis Guillermo Pérez a été parmi les premiers à réagir : «L'aide américaine va encore accroître la spirale de violence.» L'avocat, porte-parole de la Ligue des droits de l'homme et membre d'une ONG de juristes, s'inquiétait hier matin des nouvelles orientations de la politique de Washington en Colombie, annoncées la veille : davantage d'aide militaire contre la guérilla.

Depuis 2000, la Colombie bénéficie de l'appui logistique et financier des Etats-Unis au travers du Plan Colombie, officiellement dans un seul but : la lutte contre le trafic et les cultures de drogue. Mais lundi, les membres d'une délégation du secrétariat d'Etat américain, en visite à Bogota, ont ouvert les portes à une extension de cette aide à la lutte directe contre la guérilla. «Entre la subversion et le narcotrafic, il n'y a plus de différence», ont-ils annoncé.

Le prochain volet du Plan Colombie, qui doit être discuté dans les semaines à venir au Congrès américain, pourrait donc être destiné ouvertement à la lutte «antisubversive». Le président Bush a proposé une aide supplémentaire de 98 millions de dollars (112,8 millions d'euros) pour protéger un oléoduc des attentats des rebelles ; les conseillers américains formeraient directement à la lutte antiguérilla.

«Ce virage va empirer les choses, dénonce Luis Guillermo Pérez. Jusqu'ici, le Plan Colombie a surtout permis le développement du paramilitarisme.» Face aux deux principales guérillas du pay