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Libération

Tollé en Suisse contre l'abattage rituel

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Le projet d'autoriser les traditions hallal et casher se heurte aux amis des bêtes.
publié le 8 février 2002 à 22h06

Genève de notre correspondant

En lançant l'idée d'autoriser l'abattage rituel pour les musulmans et les juifs pratiquants, le gouvernement suisse ne pensait pas déclencher des torrents de réaction. Mais avant même que le projet des autorités soit finalisé, les milieux de protection des animaux se sont mobilisés pour lancer un référendum pour le torpiller. Ils ont été aussitôt rejoints par les associations de paysans et la quasi-totalité des cantons qui s'opposent, eux aussi, à toute levée de l'interdiction, qui remonte à 1892. Les opposants veulent même interdire aux musulmans et aux juifs qui mangent de la viande hallal et casher d'importer de France et d'Allemagne de la viande tuée selon la tradition.

Souffrances. En revanche, tous les partis politiques, de gauche comme de droite, ainsi que tous les courants religieux, protestants et catholiques compris, appuient cette réforme de la loi sur la protection des animaux. L'affaire se trouve désormais au centre d'un vaste débat sur la liberté religieuse et la protection des animaux.

Président de la société vaudoise de protection des animaux, le vétérinaire Samuel Debrot ne mâche pas ses mots: «Il faut mettre des limites à la tolérance. Sous prétexte de liberté de croyance, on peut autoriser n'importe quoi. Pourquoi pas des sacrifices d'enfants?» Même son de cloche auprès de la Protection suisse des animaux. Son vice-président, Alain Zwygart, explique que, «dans l'abattage rituel, les animaux ne sont pas étourdis avant d'êtr