Montréal
de notre correspondante
Après quelques mois de négociations secrètes, le gouvernement du Québec et le Grand Conseil des Indiens Cris viennent de parvenir à une «paix des braves» qui met fin à plus de vingt-cinq ans de querelles politiques et judiciaires.
Barrage. C'est à Waskaganish, dans le sud de la baie James, que le Premier ministre Bernard Landry et Ted Moses, le grand chef de cette nation autochtone du nord de la province, ont ratifié jeudi un accord «de nation à nation», qualifié par les deux parties d'«historique».
Fondé sur le principe de partenariat, l'accord vise à associer étroitement les neuf communautés cries au développement économique du territoire de 5 500 km2 qu'elles occupent depuis des siècles. En échange d'une enveloppe gouvernementale de 3,5 milliards de dollars (4 milliards d'euros) échelonnée sur les cinquante prochaines années, les Cris acceptent la réalisation de projets miniers et forestiers. Et surtout, la construction d'un immense barrage hydroélectrique qui entraînera le détournement de la rivière Rupert et l'inondation de centaines de kilomètres carrés de leurs terres. Les Indiens s'engagent aussi à mettre fin aux multiples poursuites judiciaires avec demandes de dommages et intérêts de plusieurs milliards de dollars engagées depuis la fin des années 1970 contre le gouvernement du Québec après la construction d'un autre barrage dans la même région par la compagnie publique Hydro-Québec.
Considérée comme «une première au Canada» par l'an