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Libération

Schröder en rogne

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publié le 9 février 2002 à 22h09

Gerhard Schröder est-il entré en guerre contre la Commission européenne? Le chancelier allemand tire à l'artillerie lourde sur Bruxelles, ce qui suscite une certaine émotion dans la capitale européenne. Il est d'abord monté au créneau contre l'avertissement que la Commission veut adresser à l'Allemagne parce que son budget flirte avec la ligne rouge des 3 % de déficit: il a laissé entendre qu'elle agissait pour des raisons politiques, entendez pour clouer au pilori le pays qui a imposé de force le Pacte de stabilité. Puis, mardi, au nom de la défense des intérêts de l'industrie allemande, Schröder a dénoncé l'assouplissement programmé par l'exécutif européen de la distribution automobile. Il a aussi fait savoir qu'il trouvait la facture de l'élargissement (40 milliards d'euros sur trois ans) bien trop élevée. Enfin, il fait monter la pression pour sauver les aides publiques aux Länder de l'Est que la Commission voudrait réduire de 75 %... Son ancien secrétaire d'Etat aux affaires européennes, Günter Verheugen, aujourd'hui commissaire chargé de l'élargissement, s'est chargé de relayer la grogne de son ancien patron: il s'est publiquement désolidarisé de la décision de mettre en garde l'Allemagne et a laissé filtrer qu'il avait voté contre la libéralisation automobile. Alors, changement de fond ou simple énervement passager? «C'est à la fois la conjonction de la campagne électorale et de sujets sensibles pour l'Allemagne» qui explique ces sorties, selon un diplomate allemand.