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Libération

Ensemble, des Israéliens juifs et arabes

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Le mouvement Taayouch apporte de l'aide dans les territoires.
publié le 11 février 2002 à 22h10

Ils sont jeunes et plus radicaux que leurs aînés. Pas dans leurs modes d'action, mais vis-à-vis des totems et tabous traditionnels du credo sioniste. Pour cette nouvelle génération de militants, un Etat palestinien dans les frontières de 1967 avec Jérusalem pour capitale et pas de colonies ne fait pas débat. Taayouch est l'une des seules organisations nées à la faveur de l'Intifada al-Aqsa. Juifs et Arabes, tous Israéliens, s'y mélangent sans complexe ni a priori.

Taayouch est né à la suite des événements de Nazareth, en octobre 2000, lorsque 13 Arabes israéliens furent tués par la police lors d'une manifestation. «Nous sommes un mouvement judéo-arabe qui se bat pour une coexistence pacifique à l'intérieur d'Israël et la paix à l'extérieur», explique Karen Akoka 28 ans. Taayouch, qui signifie «vivre ensemble», veille à ce que l'équilibre entre Arabes et juifs soit toujours respecté.

Le 2 février, Taayouch a réussi un coup d'éclat: 300 membres, la plus importante délégation israélienne depuis le début de l'Intifada, sont allés rendre visite à Yasser Arafat à Ramallah, à la demande de ce dernier. «Aller dans un territoire contrôlé par l'Autorité palestinienne, en plus pour rendre visite à Arafat, n'était pas évident pour tout le monde», concède Karen. Le lendemain à la télé, un journaliste a demandé à Niv Gordon, l'un des animateurs de Taayouch: «Ça vous a fait quoi de serrer la main d'un terroriste?»

La plupart du temps, Taayouch organise des convois pour apporter de l'aide dans