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Libération

Le président malgache, un autocrate en péril

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Après un parcours louvoyant, Didier Ratsiraka, affaibli, est contesté par la rue et par son rival à la présidentielle.
publié le 12 février 2002 à 22h12

Antananarivo correspondance

A 67 ans, affaibli par une maladie secret d'Etat et une baisse d'acuité visuelle, le président Didier Ratsiraka s'oppose avec obstination, depuis le 16 décembre, à Marc Ravalomanana, personnalité tout aussi obstinée. Malgré les médiations internationales, le maire d'Antananarivo a encore déclaré hier devant des centaines de milliers de ses partisans qu'il boycotterait la campagne pour le second tour de la présidentielle, le 24 février, et a appelé à continuer la grève générale, qui entre dans sa troisième semaine. Intransigeant, le président de Madagascar l'est depuis son accession au pouvoir, en décembre 1975, à la faveur d'un scrutin à candidat unique pour la mise en place d'un régime à parti, à pensée, à média également uniques. Le socialisme d'inspiration marxiste-léniniste était alors très tendance dans l'Afrique fraîchement décolonisée.

«Rusé». Le brillant élève du lycée Henri-IV choisira la marine avant de faire irruption dans la politique. Diplômé de l'Ecole navale de Brest, celui qui se définit comme «militaire de carrière, politicien de fortune» quittera son poste d'attaché militaire à l'ambassade de Madagascar à Paris pour répondre à l'appel du général Ramanantsoa, pris, bien malgré lui, dans la tourmente des événements de mai 1972 qui précipitèrent la chute du premier président malgache, Philibert Tsiranana. C'est lors de cette période indécise que le capitaine de corvette, nommé ministre des Affaires étrangères à l'âge de 38 ans, prendr