Herat envoyé spécial
L'Iran a-t-il donné asile à des membres du réseau Al-Qaeda ? Qari Ali Ahmed, un gros Afghan calme et plutôt jovial surnommé le Manchot, n'est a priori pas du genre à faire des confidences sur la république islamique d'Iran. Ne serait-ce que parce que c'est elle qui a créé, armé, financé, dirigé et continue probablement de contrôler l'organisation qu'il dirige, baptisée, comme au Liban, le Hezbollah. Cette formation militaro-politique est l'une des principales organisations islamistes chiites de la province afghane d'Herat, frontalière de l'Iran. Est-ce parce qu'il hait à ce point les talibans et Al-Qaeda qu'il en est venu à reconnaître implicitement que des combattants de ces deux organisations ont pu trouver refuge dans ce pays frère ? «Officiellement, non. Mais, secrètement, peut-être», lâche-t-il doucement. Dans sa bouche, le «peut-être» équivaut à un aveu, d'autant que l'on attendait plutôt de lui un démenti furieux. Car les rapports entre l'Afghanistan des talibans et l'Iran ont toujours semblé exécrables au point que les deux Etats ont donné l'impression d'être prêts à se livrer bataille en 1998. «L'Iran est hostile aux Etats-Unis et les talibans aussi. Peut-être que cela les a amenés à avoir des relations (...). Regardez, Téhéran et Bagdad étaient ennemis. Maintenant ils sont amis. C'est comme ça la politique», ajoute-t-il en faisant glisser les grains de son chapelet de sa seule main valide.
Affrontements. Les combattants du Hezbollah afghan se son