Leurs posters sont encore en vente sur les étals de Kneza Mihaila, la grande rue piétonne de Belgrade, alors que tous ceux de leur ancien mentor Slobodan Milosevic ont depuis longtemps disparu. Inculpés bien avant lui, Radovan Karadzic et le général Ratko Mladic, respectivement chefs politique et militaire des Serbes de Bosnie, courent toujours. Les deux hommes sont accusés conjointement de génocide, crimes de guerre et crimes contre l'humanité dans le cadre de deux actes d'accusation distincts : l'un concernant la guerre de Bosnie (1992-1995), notamment le siège de Sarajevo, le nettoyage ethnique en Bosnie et la prise en otages de soldats des Nations unies, et l'autre concernant spécifiquement les massacres perpétrés à Srebrenica en juillet 1995.
Complicités. Pire, les fugitifs gardent une certaine aura de «défenseurs de la cause serbe» et semblent bénéficier de complicités au sein du nouveau pouvoir. «Les deux hommes servent de monnaie d'échange dans la lutte pour le pouvoir que se livrent le Premier ministre serbe Zoran Djindjic et le président yougoslave Vojislav Kostunica», estime Milanka Saponja, une analyste du Comité Helsinki pour les droits de l'homme de Serbie, rappelant que «le premier tient les véritables leviers du pouvoir, le second a un poste surtout honorifique et le soutien de l'armée». Depuis que Djindjic a livré Milosevic à La Haye en juin 2001, passant outre au veto de Kostunica, le duel va crescendo. En réponse aux dernières accusations p