Moscou de notre correspondante
La décision prise lundi par le Vatican de remplacer ses quatre «administrations apostoliques» de Russie par des diocèses à part entière risque de barrer la route à une éventuelle visite papale dans ce pays, un rêve que Jean Paul II caresse depuis son accession au pontificat. Le geste de la hiérarchie catholique a été qualifié hier soir de «défi lancé à l'orthodoxie» par le patriarche orthodoxe russe Alexis II, toujours prompt à accuser le Vatican de prosélytisme, tandis qu'un haut dignitaire a déjà annoncé une «pause» dans les contacts entre les deux Eglises. La visite que devait faire à Moscou dans une dizaine de jours le cardinal Walter Kasper, chargé des relations avec les autres chrétiens, semble d'ores et déjà compromise.
Méfiance. Le dialogue entre catholiques et orthodoxes, les deux branches du christianisme, est un des thèmes récurrents du pape qui a multiplié ces dernières années ses visites dans les ex-républiques soviétiques. Mais au lieu de rapprocher les deux Eglises, celles-ci n'ont fait que renforcer la méfiance du patriarcat de Moscou qui n'a pas digéré la perte, au début des années 90, de quelque 2 500 paroisses reprises dans l'ouest de l'Ukraine par les catholiques uniates ni la naissance dans les nouveaux Etats indépendants d'Eglises orthodoxes autocéphales contestant l'autorité de Moscou et réclamant le partage de ses biens. La réaction de l'Eglise orthodoxe russe sem-ble d'autant exagérée que les catholiques, au nombre de 1,3