Son arrestation avait été présentée comme la première victoire contre Al-Qaeda. Incarcéré depuis le 21 septembre à Londres, Lotfi Raissi était en instance d'extradition vers les Etats-Unis. Le FBI l'accusait d'avoir servi d'«instructeur» aux pirates de l'air, mais n'a pu fournir aucune preuve tangible. Le pilote algérien de 27 ans a été libéré hier par la justice contre une caution de 10000 livres (15000 euros). Depuis le début, il se disait victime d'un délit de faciès et d'une suite de coïncidences. Rien dans son parcours ne l'identifie comme un islamiste. Mais il a eu le tort d'être au mauvais endroit au mauvais moment. En 1998, il a suivi des cours dans une école d'aviation de l'Arizona en même temps que Hani Hanjour, l'un des kamikazes du 11 septembre. Selon la police fédérale américaine, les deux hommes avaient piloté ensemble, étudié sur le même simulateur de vol et échangé des coups de fil. Elle disait même avoir reconnu Hanjour sur une vidéo appartenant à Raissi. En réalité, les deux élèves n'avaient pas volé le même jour et l'homme filmé sur la cassette était un cousin. Le FBI n'a pas davantage pu prouver un échange téléphonique avec Hanjour. A la mi-décembre, un juge trouvait déjà le dossier à charge «bien mince» et avait mis en garde les services de sécurité contre une «chasse aux sorcières». Faute de mieux, Raissi n'est poursuivi que pour avoir caché une opération au genou et une condamnation en justice, deux motifs rédhibitoires pour devenir pilote, selon la lé
Londres relâche un suspect
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publié le 13 février 2002 à 22h13