Menu
Libération

Psychose au vaccin en Grande-Bretagne

Article réservé aux abonnés
Inquiétude sur un possible lien entre le virus de la rougeole et l'autisme.
publié le 13 février 2002 à 22h13

Londres de notre correspondant

La grande peur se propage à travers le royaume. Rien ne l'enraye, pas plus les paroles rassurantes des médecins que les appels au calme du gouvernement. Craignant un possible lien entre le vaccin contre la rougeole et l'autisme, de plus en plus de parents refusent que leur progéniture reçoive le triple vaccin rougeole-oreillons-rubéole (ROR). Fondée ou non, la polémique témoigne surtout du peu de confiance que les Britanniques accordent à leur système de santé, le National Health Service (NHS).

Prime annuelle. Les autorités médicales craignent que la panique entraîne une épidémie. Elles ont recensé 11 cas de rougeole dans le sud de Londres et suspectent 22 autres cas. Or, dans ces mêmes quartiers, les écoliers ne sont plus que 65 % à être immunisés. La moyenne nationale avoisine les 84 %, loin des 95 % requis pour éradiquer la maladie.

Le pourcentage réel serait même inférieur. Les généralistes évitent d'inscrire parmi leur clientèle les enfants non vaccinés car ils risquent de perdre une prime annuelle de 10 000 livres (15 000 euros) s'ils n'atteignent pas les objectifs fixés par le NHS.

Le triple vaccin, introduit en Grande-Bretagne en 1988, est pratiqué dans quatre-vingt-dix pays sans provoquer de remous. Ses détracteurs l'accusent de fatiguer les défenses de l'organisme et de jouer un rôle de «détonateur immunologique» dans une nouvelle forme de maladie de l'intestin et d'autisme. Ils exigent la mise en place de trois vaccins séparés. Une formu