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Libération

Afghanistan: le Pentagone en accusation

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La presse américaine s'inquiète de la multiplication des bavures.
publié le 14 février 2002 à 22h14

Washington

de notre correspondant

La première question, lors de la conférence de presse de Donald Rumsfeld, mardi au Pentagone, est tombée sur le secrétaire à la Défense comme un missile: «Il semble que certaines choses que vous avez annoncées, comme l'attaque contre Zhawar Kili ou celle au nord de Kandahar, se sont révélées être des erreurs. Etes-vous préoccupé par le fait que tout cela est en train de tourner à un désastre, en terme de communication?» Depuis deux jours, le Pentagone est sur la défensive. La presse américaine, jusque-là compréhensive lorsque survenaient des «dégâts collatéraux» en Afghanistan, est très critique. Hier, le Washington Post et le New York Times consacraient chacun un éditorial au sujet, accusant le gouvernement de ne pas enquêter sérieusement sur les personnes tuées par erreur et de ne pas sanctionner les responsables. Il faut dire que les deux dernières «bavures», telles qu'elles ont été rapportées par les journalistes présents en Afghanistan, sont particulièrement troublantes.

Démenti. Le 23 janvier, des forces américaines ont lancé un raid contre Hazar Qadam, au nord-est de Kandahar: entre 15 et 21 hommes ont été tués, et 27 autres arrêtés et enfermés dans des cages pendant seize jours, puis relâchés, les Américains s'étant finalement rendu compte qu'il ne s'agissait pas de combattants d'Al-Qaeda ni de talibans. Quatre Afghans ont affirmé à la presse avoir été battus, se plaignant de côtes, de nez ou de dents cassés. Des accusations que le chef