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Libération
Interview

«Heure sombre des droits de l'homme»

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publié le 14 février 2002 à 22h14

Genève de notre correspondant

De la Russie à la Chine, en passant par la Malaisie, l'Egypte, le Zimbabwe ou l'Ethiopie..., sous le prétexte de la lutte contre le terrorisme, nombre de pays ont profité de l'émoi provoqué par la tragédie du 11 septembre pour mettre en place des politiques qui empiètent sur les libertés. Mary Robinson, haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, réagit face à cette dégradation de la situation. Les Américains n'appliquent pas entièrement les conventions de Genève à tous les détenus de Guantanamo. Et ils maintiennent en détention depuis des mois et sans charges des centaines de personnes. Qu'avez-vous à dire à George Bush?

Malheureusement, ce ne sont pas les seuls motifs d'inquiétude. Il y a aussi le traitement réservé aux prisonniers talibans ou d'Al-Qaeda détenus en Afghanistan, qu'ils soient sous juridiction américaine ou afghane. D'après mes informations, leurs conditions de détention sont inquiétantes: ils n'ont pas suffisamment à manger, pas de soins, les prisons sont surpeuplées, ils sont confinés dans l'obscurité. Certes, ils peuvent être questionnés, mais les interrogatoires ne doivent pas déboucher sur de mauvais traitements, voire des actes de torture. Je rappelle, en outre, que les hommes détenus par les Américains sur des bateaux ou en Afghanistan doivent avoir le statut de prisonniers de guerre, à moins qu'un tribunal compétent en juge différemment. Je souhaite toujours une enquête internationale pour éclaircir les circo