Berlin de notre correspondante
Un laboratoire qui teste sans autorisation, d'autres qui ne déclarent pas les cas suspects, et des semaines, voire des mois, qui s'écoulent avant que l'on retrace où est partie la viande suspecte: une fois encore, l'Allemagne se distingue par une accumulation de négligences inquiétantes en matière de dépistage de l'épidémie de vache folle. Des dizaines de milliers de bovins incorrectement testés ont été mis sur le marché allemand ou international ces derniers mois, dont une partie encore non déterminée a été consommée. Au moins 18 000 demis et quarts de boeufs suspects ont été exportés vers la France, l'Espagne, l'Italie, les Pays-Bas, le Danemark, l'Autriche et la Grèce. Une autre partie de cette viande était destinée à la Corée du Nord: deux livraisons de 6 000 tonnes chacune ont pu être stoppées et triées à temps, mais une première fournée a déjà été distribuée.
Inquiétude. «Nous ne pensons pas qu'il y ait danger aigu pour la santé», rassure le ministère fédéral allemand de la Santé: la viande mise en circulation n'était pas forcément contaminée, mais seulement mal testée. L'inquiétude est pourtant justifiée, sachant qu'un certain nombre de premiers tests ont été positifs ou équivo-ques, et que l'Allema-gne en est à 151 cas déclarés de vaches folles à ce jour. C'est aussi un manquement majeur à la règle européenne de dépistage systématique imposée depuis janvier 2001 à tous les bovins de plus de 30 mois (l'Allemagne, qui se voulait particu