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Libération

Berlin exaspéré par Bruxelles

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Entre autres griefs: bureaucratie, lenteur, dossier agricole...
publié le 16 février 2002 à 22h17

Berlin de notre correspondante

Quand deux ministres allemands se rencontrent, leur sujet de jérémiades est tout trouvé: la Commission de Bruxelles, sa bureaucratie, sa lenteur, sa pesanteur, son tatillonnage, bref, son incapacité. Avant même le dernier conflit de Gerhard Schröder avec l'exécutif européen qui voulait lui envoyer un «avertissement» pour dérapage budgétaire, un vent de fronde soufflait à Berlin.

Aberrations. Mi-janvier, c'est tout un Conseil des ministres, où Bodo Hombach était venu présenter son bilan de coordinateur européen pour les Balkans, qui a tourné au feu d'artifice anti-Commission, pendant plus d'une heure. Le vieux compère de Gerhard Schröder a commencé à raconter comment l'appareil bruxellois avait «ouvertement» tenté d'«entraver» son travail et comment des projets bilatéraux, directement financés par des Etats membres, sont souvent réalisés bien plus vite que ceux montés à quinze. Tour à tour, les ministres de l'Intérieur, des Finances, de la Défense, de la Coopération ou de l'Economie y sont allés de leur anecdote sur les aberrations de Bruxelles. Le ministre des Affaires étrangères Joschka Fischer, dernier tenant du flambeau européen à Berlin, était absent, souligne-t-on à son ministère. Même là, un haut diplomate soupire pourtant: «Nous avons un problème avec la façon dont fonctionne la Commission.»

Taper sur Bruxelles quand les élections approchent (les législatives sont en septembre), et qu'il faut faire diversion à la remontée du chômage, n'a ri