Battu à mort jeudi soir à l'aéroport de Kaboul, Abdoul Rahman, le ministre afghan des Transports et du Tourisme, a-t-il été lynché ou assassiné? Les déclarations des plus hauts dirigeants afghans ne permettent pas de trancher. Pour Hamid Karzaï, chef de l'administration intérimaire, «le Dr Abdoul Rahman a été assassiné» par de «hauts responsables de la sécurité du gouvernement, particulièrement du ministère de la Défense». Sans le démentir, le ministre de l'Information considère, lui, qu'Abdoul Rahman a été tué pour «des raisons personnelles, n'ayant rien à voir avec la politique». Quelles raisons? «Toutes ces choses proviennent du temps de la résistance», s'est borné à dire ce ministre.
Proche de l'ex-roi. Abdoul Rahman avait occupé les mêmes fonctions sous la présidence du Tadjik Burhanuddin Rabbani entre 1992 et 1996, et avait participé à une choura (conseil tribal) sous la direction de Massoud. Egalement proche de l'ex-roi Zaher Shah, il avait rejoint l'Alliance du Nord sous le régime taliban.
Quoi qu'il en soit, quatre personnes, dont deux généraux, ont été arrêtées, tandis que trois autres un procureur et deux généraux aussi partaient pour l'Arabie Saoudite avec des pèlerins afghans. Leur extradition aurait d'ailleurs été demandée à Riyad.
Une seule chose paraît sûre dans cette sombre affaire: Abdoul Rahman a été battu à mort après avoir été sorti de force de l'unique avion de la compagnie afghane Ariana Airlines, qu'il avait retenu pour se rendre en Inde. Témoins et