La Haye envoyé spécial
Apparemment bien requinqué après une nuit de repos dans sa cellule de la prison de Scheveningen, Slobodan Milosevic a repris vendredi matin son interminable diatribe contre les «crimes de guerre» commis selon lui par l'Otan lors des frappes contre la Yougoslavie au printemps 1999. La veille, il avait demandé le témoignage du président français, Jacques Chirac, qui avait évité la destruction des ponts de Belgrade. Il a annoncé vouloir aussi ceux de l'ex-président Bill Clinton et de plusieurs dirigeants occidentaux. «Je vais appeler des témoins ici et je veux pouvoir interroger Clinton, et Albright (ex-secrétaire d'Etat américaine), et Kinkel (ancien chef de la diplomatie allemande), et Schröder, et Kohl (actuel et ancien chanceliers allemands), et Dini (ancien ministre des Affaires étrangères italien), et Vollebaek (ancien président de l'OSCE), et Kofi Annan (secrétaire général des Nations unies), et Scharping (ministre allemand de la Défense), et Dole (ancien sénateur américain), et l'équipe américaine lors des accords de Dayton (accords de paix sur la Bosnie, ndlr) [...]», a lancé l'ex-président yougoslave. Selon les statuts du TPI, toutes les parties ont le droit de convoquer des témoins. Si ces derniers refusent de venir, les juges peuvent relayer la requête s'ils l'estiment «pertinente». Tous les Etats ont obligation de coopérer avec cette cour, instituée, en 1993, par le Conseil de sécurité pour juger les crimes les plus graves commis dans les conf