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Libération

Où va Arafat?

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L'entourage du leader, bloqué à Ramallah, s'inquiète.
publié le 16 février 2002 à 22h17

Jérusalem envoyé spécial

Que se passe-t-il à la Moqataa, le disgracieux «palais présidentiel» de Yasser Arafat à Ramallah? Encerclé par les chars stationnés à moins de 100 mètres du bâtiment, «assigné à résidence» depuis début décembre, le président de l'Autorité palestinienne semble perdre son calme. Dans une ambiance pesante de huis clos, des éclats de voix filtrent de plus en plus. Lundi soir, en apprenant que des hommes armés avaient forcé la prison de Hébron sans rencontrer d'opposition de la police et libéré tous les détenus, dont une quinzaine d'islamistes, Arafat a piqué une sainte colère.

D'après la presse israélienne, il aurait giflé et menacé d'un pistolet Jibril Rajoub, le chef de la sécurité préventive en Cisjordanie, en hurlant: «Il veut me remplacer, je vais le tuer!» «Une tempête dans un verre d'eau», assure l'objet du courroux présidentiel. «Ils se sont violemment disputés. Sans plus. Maintenant, tout est réglé, assure une source palestinienne. Mais il est vrai qu'à force d'entendre Sharon répéter tous les jours qu'il faut trouver un leadership palestinien de rechange il y a de quoi devenir paranoïaque.» Grand, toujours renfrogné, le crâne dégarni, Rajoub est à 48 ans l'homme le plus craint de Cisjordanie. Les Israéliens apprécient son pragmatisme d'homme à poigne: si Arafat ne l'avait pas retenu, cela fait longtemps qu'il aurait réglé son compte aux islamistes.

Aucune directive. L'affaire n'aurait pas eu tant d'écho si elle n'était pas venue s'ajouter à toute