Washington de notre correspondant
D'un commentaire à l'autre, les Etats-Unis s'approchent depuis fin janvier d'une guerre avec l'Irak de Saddam Hussein. Depuis le discours sur «l'axe du mal» de George W. Bush, le 29 janvier, les responsables américains se sont faits chaque jour plus tranchants. En privé, certains d'entre eux ont même confié que la question n'était plus de savoir s'il fallait intervenir, mais «quand et comment». «Options». Pour les commentateurs américains, plus de doute: Washington ne veut plus gérer le problème irakien, mais le résoudre. «La probabilité pour que nous renversions Saddam est à mon avis de 60 %, estime Michael O'Hanlon, le spécialiste de la défense de la Brookings Institution, mais je pense que Bush n'a pas encore tranché, et Saddam peut encore influer sur sa décision en acceptant ou non l'inspection de ses armements par l'ONU.»
Pour la première fois, mardi devant le Congrès, Colin Powell, le moins va-t-en-guerre de l'administration Bush, a annoncé que l'administration examinait «une série d'options» visant à renverser le dictateur irakien. Jeudi, sur MTV, il a précisé que le Président avait engagé un «travail diplomatique et politique» pour arriver à cette fin, tout en soulignant pouvoir «agir seul si nécessaire». Selon l'administration Bush, Saddam Hussein n'a peut-être aucun lien avec le 11 septembre, mais il est déterminé à se doter d'armes de destruction massive, et les Etats-Unis ne peuvent prendre le risque que de telles armes atterrissen