Pékin de notre correspondant
«Li Peng, rends-nous notre argent»... Le slogan, repris par plusieurs dizaines de manifestants, intrigue les passants que les nombreux policiers présents empêchent de s'arrêter. Il n'est effectivement pas banal, en Chine communiste, de manifester contre le numéro deux du régime, président de l'Assemblée nationale populaire, Li Peng, ou contre tout autre dignitaire. Ce mercredi-là, le rassemblement, sur Chang'An, la plus grande artère de Pékin, s'est déroulé sans encombre, jusqu'à la nuit tombée.
Spoliation. Plus tard ce soir-là, l'un des manifestants de l'après-midi, qui se fera simplement appeler «M. Wang», nous donnera un discret rendez-vous dans un quartier très fréquenté de la capitale. Ce retraité aux cheveux gris, bien habillé, explique, documents à l'appui, que les manifestants sont des investisseurs spoliés qui ont perdu près de 500 millions de yuans (80 millions d'euros). Il affirme que le responsable du scandale est le propre fils du président de l'Assemblée, Li Xiaoyong, qui était à l'époque des faits à l'état-major de la Police armée du peuple (PAP). Pourquoi attaquer le père pour les turpitudes du fils? «Un magistrat de la plus haute juridiction chinoise nous a dit que, quand un fils doit de l'argent, il faut le demander au père», répond M. Wang...
Cette affaire n'est pas la seule à empoisonner Li Peng et sa famille actuellement. Récemment, un magazine financier a été retiré de la circulation et un de ses rédacteurs en chef remplacé apr