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Libération

Bush à la frontière du bien et du mal

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publié le 20 février 2002 à 22h20

Dorasan envoyé spécial

Inaugurée la semaine dernière, la gare de Dorasan est fin prête pour accueillir, cet après-midi, George W. Bush et son homologue sud-coréen, Kim Dae-jung. Transformé en camp retranché par la présence de centaines de policiers, son hall immense n'attend plus en théorie que les voyageurs et les marchandises. Les futurs bureaux de la douane et de l'immigration sont prêts à recevoir passeports et colis. Sur les quais, les panneaux annoncent fièrement «Pyongyang: 205 km». Mais un abîme sépare toujours la capitale nord-coréenne de la dernière-née des gares du Sud. Même si le «cher leader» Kim Jong-il avait promis de relier son réseau ferroviaire à cette gare, adossée à la zone démilitarisée qui divise les deux pays depuis 1953.

Cul-de-sac. La vue «sur l'autre côté» ne trahit pas le moindre début de travaux. Quatre miradors nord-coréens plantés le long des rails découpent toujours l'horizon. Visibles à la jumelle, les panneaux: «Attention mines», placés à la fin des hostilités, n'en finissent pas de rouiller. Dorasan symbolise la sunshine policy, la politique de rapprochement menée par la Corée du Sud. Mais c'est un cul-de-sac que le président américain s'apprête à visiter.

La halte de Dorasan est sans doute l'étape la plus symbolique de la tournée asiatique de Bush. Les deux chefs d'Etat doivent y prononcer un discours attendu. Mais le locataire de la Maison Blanche aura eu l'occasion, avant de s'y rendre en hélicoptère ­ le président Kim inaugurera, lui, son n