Séoul envoyé spécial
En Corée du Sud, George Bush a évité les mots qui fâchent. Lors de ses discussions à Séoul, puis dans son allocution prononcée hier aux côtés du président sud-coréen Kim Dae-jung à la gare de Dorasan, face à la zone démilitarisée (DMZ), le chef de l'Etat américain s'est gardé d'évoquer à nouveau «l'axe du mal» à propos de la Corée du Nord.
Protestation. L'expression, mal acceptée par la population sud-coréenne, qui craint qu'elle ne mette en péril la détente avec le régime stalinien, avait entraîné des manifestations de protestations à son arrivée mardi soir. Bush s'est même dit «ouvert au dialogue» avec Pyongyang.
Venu à Dorasan avec une photo satellite nocturne de la péninsule sur laquelle la moitié nord apparaît plongée dans l'obscurité (en raison des pénuries d'électricité), l'hôte de la Maison Blanche a souhaité «que la Corée tout entière soit illuminée par le même progrès et les mêmes libertés». «Aucune nation ne doit être une prison pour son peuple (...), a-t-il poursuivi. Les Etats-Unis ne peuvent pas accepter que l'un des régimes les plus dangereux du monde menace notre allié avec les armes les plus redoutables.»
George W. Bush, qui doit se rendre aujourd'hui en Chine, parlait à Dorasan devant un parterre d'officiers américains et coréens. Juste avant, il avait endossé un blouson kaki frappé de la bannière étoilée pour aller déjeuner avec ses troupes sur l'un des postes d'observation les plus avancés de la DMZ (la zone démilitarisée), de l'autre côt