Le Caire de notre correspondante
«C'était comme une cage qui s'est tranformée en prison de feu», expliquait hier un des secouristes qui continuaient à dégager les décombres du train reliant le Caire à Assouan, ravagé par un incendie dans la nuit de mardi à mercredi. Sept wagons, réduits à l'état de squelettes de métal noirci. Et, surtout, des centaines de cadavres calcinés et recroquevillés qui n'ont pu fuir, bloqués par les barreaux des fenêtres. Le bilan, encore provisoire, est terrible. Plus de 350 morts, et une centaine de blessés, transférés immédiatement dans cinq hôpitaux de la région. La pire catastrophe ferroviaire qu'ait connu l'Egypte.
Selon les premiers éléments de l'enquête, un court-circuit ou l'explosion d'une bonbonne de gaz dans le wagon-restaurant pourraient être à l'origine du sinistre. Certains secouristes avancent cependant une autre explication: des voyageurs auraient pu utiliser à l'intérieur même du train un babbour, sorte de petit réchaud de fortune, pour se préparer un thé ou réchauffer leur repas. Un appareil indispensable aux familles les plus défavorisées, mais dangereux et responsable chaque année de centaines d'accidents domestiques.
Panique. «Lorsque le train a quitté Al Ayatt (à 70 kilomètres au sud du Caire, ndlr), l'électricité a été coupée, et on a senti une très forte odeur de plastique brûlé. Les gens ont commencé à crier: "C'est un incendie!" J'ai remarqué que les herbes brûlaient, sur le côté, autour du train. La chaleur montait dans le w