L'affaire fait grand bruit dans le monde arabe. Pour la première fois, la très rigoriste Arabie Saoudite, gardienne des Lieux saints, a repris à son compte le fameux principe de «la terre contre la paix». Si les Arabes ont souvent lié la normalisation de leurs relations avec Israël à un progrès dans le processus de paix, la personnalité de celui qui avance aujourd'hui cette offre change la donne. Elle émane en effet du prince Abdallah, l'homme qui dirige de facto l'Arabie Saoudite depuis la maladie du roi Fahd auquel il doit succéder. Dans un article publié dimanche par le New York Times, Abdallah affirme au journaliste américain Thomas Friedman qu'il entendait proposer, dans son discours pour le sommet arabe prévu à Beyrouth les 27 et 28 mars, «le retrait total (d'Israël) de tous les territoires occupés, y compris de Jérusalem, contre une pleine normalisation» avec tous les pays arabes. Précisant qu'il avait «essayé de mobiliser le monde arabe», le dirigeant saoudien indiquait toutefois avoir «renoncé quand le Premier ministre israélien a porté les actes de violence et d'oppression à un niveau sans précédent». Prié de dire s'il reviendrait sur sa décision en cas de cessez-le-feu avant le sommet, Abdallah a pris soin de ne pas fermer la porte, déclarant: «Le discours est rédigé et il est toujours dans mon tiroir.»
Evolution sensible. Sincère ou pas, le prince Abdallah entend en fait tester la volonté de paix des Etats-Unis et lancer un ballon d'essai à destination de l'opinio