Jérusalem envoyé spécial
Où va Ariel Sharon? La multiplication des attaques meurtrières contre l'armée et les colons le place dans une situation difficile et met au jour les limites de sa stratégie. De retour dimanche soir, après une grippe qui l'a tenu écarté des affaires pendant près d'une semaine, le Premier ministre israélien avait convoqué un cabinet de sécurité plus long que de coutume pour examiner de «nouvelles méthodes» destinées à contrer l'efficacité croissante des attaques palestiniennes. En une semaine, un kamikaze avait, en effet, réussi à s'introduire au coeur d'une colonie de Cisjordanie avant de se faire sauter, et des groupes armés ont fait sauter, à Gaza, un tank Merkava-3, l'un des modèles les plus renforcés au monde l'épaisseur du blindage atteint par endroits un mètre et conçu d'après les enseignements des années passées au Sud-Liban.
Le Sud-Liban, c'est d'ailleurs le scénario qui inquiète aujourd'hui Israël. De l'extrême gauche à l'extrême droite en passant par l'état-major, tout le monde est d'accord, même si c'est pour des raisons contradictoires, pour éviter l'enchaînement fatal enlisement-pertes croissantes-démoralisation qui se terminerait, à long terme, par un retrait désordonné. Certes, le contexte, l'enjeu ne sont pas les mêmes, mais il est un chiffre qui n'a pas manqué de frapper les esprits: en quinze mois d'Intifada, autant d'Israéliens (civils et militaires confondus) ont été tués par les Palestiniens que de soldats au Sud-Liban par le He