Bogota de notre correspondant
Il n'y a plus de dialogue de paix en Colombie, et la guerre contre les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) a commencé. Dès les premières minutes de la journée, hier, l'armée a lancé l'opération Thanatos: des avions de chasse ont bombardé plus de 80 sites stratégiques dans le Caguan l'enclave démilitarisée accordée en 1999 aux Farc pour servir de «laboratoire de paix». But de l'opération: reprendre le contrôle de ces 42 000 km2. «Nous avons réalisé près de 200 missions depuis minuit, a raconté un pilote à l'aube à la radio nationale RCN, sous couvert d'anonymat. Nous bombardons des campements, des routes et des pistes d'atterrissage.» Cinq mille soldats d'élite ont rejoint les limites de la zone, alors que des parachutistes auraient sauté sur le Caguan.
Accusations. Le président colombien, Andrés Pastrana, a annoncé la rupture définitive des pourparlers mercredi soir, lors d'une longue allocution télévisée. «Les Farc n'ont fait que se moquer du pays», a-t-il déclaré après un discours très dur contre la guérilla marxiste de 16 000 hommes, la plus puissante du pays. En trois ans de négociations, les suspensions, crises, ultimatums et sauvetages de dernière heure ont toujours été la règle. Mais, mercredi, le Président n'a laissé aucune porte ouverte. La veille, pour justifier sa décision, Andrés Pastrana avait accusé les Farc de s'être servis de la zone pour se fortifier militairement et financièrement, afin de mener la guerre dans le