Menu
Libération

Etat d'urgence à Madgascar.

Article réservé aux abonnés
Une riposte à Marc Ravalomanana qui s'est autoproclamé président.
publié le 23 février 2002 à 22h22

Antananarivo correspondance

Rien n'a été oublié. Même pas la preuve sur papier: l'édition spéciale du Journal officiel proclamant l'industriel Marc Ravalomanana, 52 ans, nouveau président du pays a été présentée vendredi matin à environ 100 000 de ses partisans, massés dans le stade municipal de Mahamasina. C'est là que, le 24 novembre, le maire d'Antananarivo en 1999 avait lancé sa campagne pour le premier tour de la présidentielle du 16 décembre. Avait-il décidé ce jour-là qu'il n'y en aurait qu'un? Le second tour était prévu le 24 mars. Marc Ravalomanana n'a pas attendu: il s'est autoproclamé président vendredi. Une décision condamnée par la communauté internationale. Dans la soirée, le président sortant Didier Ratsiraka a répondu en décrétant «l'état de nécessité nationale», soit l'état d'urgence, pour trois mois renouvelables.

Bal populaire. Ravalomanana avait voulu une belle cérémonie. Pour l'ambiance, Oh Happy Day, chanté par un choeur conduit par Bodo, la «diva» locale. Pour le sérieux, huit magistrats d'une Haute Cour constitutionnelle, créée pour l'occasion. Et, surtout, les quatre chefs religieux du Conseil des églises chrétiennes de Madagascar, dont on dit qu'ils ont pesé de tout leur poids moral pour faire basculer le «raider» de la politique malgache dans l'illégalité. Il a prêté serment sur la Bible, celui de créer un «Madagascar nouveau», répondant ainsi au souhait indiscutable de la population. Un bal populaire a été organisé sur la place du 13-Mai où le magna