Les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes) ont enlevé samedi Ingrid Betancourt, la candidate du parti écologiste Oxygène vert à l'élection présidentielle en Colombie. La diplômée de Sciences-Po à Paris, âgée de 40 ans, élue au Sénat en 1998, serait séquestrée par un commando des Farc près de Florencia, à 450 km au sud de Bogota. Sa directrice de campagne, Clara Rojas, a été également enlevée par les rebelles. Le photographe français Alain Keler et deux conseillers d'Ingrid Betancourt qui l'accompagnaient ont été retenus avec elle dans un premier temps, avant d'être libérés hier par les guérilleros.
Mine antipersonnel. Chargé d'un reportage sur Ingrid Betancourt par le magazine français Marie Claire, Alain Keler a raconté que la candidate «voulait absolument se rendre à San Vicente del Caguan, au coeur de l'ex-zone démilitarisée des Farc». Cette région grande comme la Suisse, et censée servir de «laboratoire de paix» depuis trois ans, est réoccupée par l'armée depuis la rupture, mercredi, des négociations avec la guérilla par le président Andres Pastrana. «Comme elle n'a pu obtenir de monter à bord d'un hélicoptère de l'armée, nous avons pris la route samedi à bord d'une voiture, avec deux drapeaux blancs sur le toit, une pancarte "Presse", et une autre "Ingrid, candidate aux élections", relate Alain Keler. Arrivés devant un pont effondré, nous passons la rivière à gué. De l'autre côté, un guérillero nous attend, et nous fait arrêter un peu plus loin. Deu