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Libération

L'Angola perd son épouvantail

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Savimbi mort, le pouvoir est poussé à relancer la paix.
publié le 25 février 2002 à 22h22

La mort de Jonas Savimbi va-t-elle enfin permettre de clore plus d'un quart de siècle de guerre civile en Angola? C'est ce qu'espère la communauté internationale qui, Nations unies en tête, a appelé le pouvoir de Luanda à saisir l'occasion pour relancer les efforts de paix.

A première vue, la mort du chef de l'Unita, tué vendredi avec ses 21 gardes du corps par l'armée régulière à Moxico, à 1 300 kilomètres à l'est de la capitale, ne peut que réjouir le président Eduardo Dos Santos. Ce week-end, un organisme politico-culturel proche du pouvoir, le «Mouvement spontané» (sic), a organisé un défilé de réjouissances dans les rues de Luanda. On pouvait lire sur les banderoles: «Le terroriste est parti.» Reste que malgré la diffusion des images du corps du chef rebelle à la télévision, nombre d'habitants de la capitale doutaient hier encore de la réalité de sa disparition. C'est dire la force du mythe Savimbi et l'effroi que son nom suscitait chez les Angolais. Pour compléter la légende, Jonas Savimbi a, semble-t-il, combattu jusqu'au dernier souffle, selon le témoignage du général de brigade Simao Carlitos Wala, publié par le quotidien Jornal de Angola: «Nous l'avons cloué de sept tirs. Il tentait de résister avec son arme à la main, mais il a fini par mourir», avec quinze balles dans le corps.

Pays miné. Les réactions «prudentes» de la population révèlent aussi l'absence d'illusions d'une population martyrisée et à bout de force: «C'est une affaire de riches», déclarait hier Celma