Les manifestations se sont poursuivies hier en Moldavie malgré la décision des autorités de suspendre l'enseignement obligatoire du russe et la révision des manuels d'histoire. La reculade du gouvernement semble avoir au contraire galvanisé les protestataires qui exigent maintenant la démission du chef de l'Etat, Vladimir Voronine, accusé de vouloir «russifier» ce pays en majorité composé de roumanophones. 20 000 personnes selon l'AFP, 50 000 selon l'agence russe Interfax, se sont réunies hier à Chisinau, la capitale moldave, à l'appel du parti démocrate-chrétien, pour exiger son départ.
Elu en avril dernier, le communiste Vladimir Voronine avait fait du rapprochement avec la Russie, l'ancienne puissance tutélaire, dont le pays dépend pour son approvisionnement en énergie, le principal axe de sa politique. Ses efforts n'ont pas été couronnés de succès: la situation économique de ce pays, le plus pauvre d'Europe, reste critique, les séparatistes russophones, retranchés en Transnistrie, refusent de négocier et les troupes russes sont toujours stationnées dans cette région. S'il a augmenté les salaires et les retraites, le gouvernement a en revanche échoué à obtenir un nouveau prêt du FMI qui lui reproche de freiner les réformes.
Tout en admettant que le gouvernement aurait «peut-être dû attendre un peu» avant de s'attaquer à la question linguistique, Voronine a rejeté la responsabilité de la crise sur l'opposition. «Le pays est atteint par le virus du nationalisme et de l'extrém