Antananarivo correspondance
L'état d'urgence instauré par décret vendredi soir sur l'ensemble de Madagascar n'a pas empêché Marc Ravalomanana de participer dimanche à un culte oecuménique parmi les siens. Sans un treillis à la ronde, celui qui s'est autoproclamé vendredi président de la République, au cours d'une grandiose cérémonie d'investiture, s'est rendu avec quelque 100 000 de ses «fidèles» dans le centre-ville. C'est sous la protection de ce bouclier humain que le «Président bis» a rejoint le lieu du culte, et ce malgré les rumeurs les plus folles qui ont circulé tout le week-end dans la capitale à propos de son imminente arrestation.
Camp retranché. Cet adversaire acharné du président en exercice Didier Ratsiraka affirme avoir remporté la présidentielle dès le premier tour le 16 décembre et a refusé jusqu'à présent de participer à un second tour. Ce week-end, les alentours de sa belle villa à l'architecture traditionnelle sur les hauts plateaux malgaches, avaient des allures de camp retranché. Objets, débris de toutes sortes, bennes à ordures empruntées à la ville dont Ravalomanana est le maire obstruaient tous les accès à son domicile.
Plus efficaces encore que ces obstacles de bric et de broc, les dizaines de milliers de ses partisans, de toutes conditions, de tous âges et de toutes origines, bravant un orage tropical violent. Ils montent la garde par groupes éparpillés dans les deux rues pavées et les escaliers qui conduisent à la résidence de leur «nouveau» Présiden