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Blair-Schröder, un couple est né

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Les deux chefs d'Etat veulent moins de fédération et de régulation dans l'UE.
publié le 26 février 2002 à 22h24

Bruxelles (UE)

de notre correspondant

Après avoir fait ami-ami, le 15 février, avec le président du Conseil italien, le conservateur Silvio Berlusconi, Tony Blair s'affiche maintenant avec le chancelier allemand, le social-démocrate Gerhard Schröder. Cette fois, il n'est pas question d'économie, mais des institutions de l'Union européenne (UE): dans une lettre commune à leur collègue espagnol, José Maria Aznar, dont le pays préside l'UE, les deux dirigeants proposent une série de réformes visant à renforcer le rôle du Conseil des ministres et du Conseil européen des chefs d'Etat et de gouvernement. Une façon, pour Berlin et Londres, de prendre date à trois jours du lancement, ce jeudi, à Bruxelles, de la convention sur l'avenir de l'Europe chargée de préparer une Constitution européenne.

Patiemment, Tony Blair poursuit donc la stratégie prévue dès son accession au pouvoir en 1997: tirant la leçon de l'échec des conservateurs britanniques qui n'ont pu que ralentir et non stopper l'intégration communautaire, il entend placer la Grande-Bretagne au coeur de l'Europe. Mais pas de n'importe quelle Europe: il veut qu'elle soit plus proche des attentes britanniques, c'est-à-dire moins fédérale et plus intergouvernementale sur le plan institutionnel, moins régulatrice et plus libérale sur le plan économique.

Alliances. Pour ce faire, Blair a su trouver des alliés de circonstance: la France, pour que la défense et la politique étrangère restent du domaine des seuls Etats; l'Italie et l'Es