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Libération

L'amour des dogues et des Aryens perd les deux avocats

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A Los Angeles, procès des maîtres d'un chien meurtrier.
publié le 26 février 2002 à 22h24

Los Angeles correspondance

Le 26 janvier 2000, Diane Whipple sort de l'ascenseur de son immeuble très chic de San Francisco et se dirige vers la porte de son appartement. Whipple, jeune sportive blonde de 33 ans, lesbienne, vient d'emménager avec sa compagne, Sharon Smith, «golden girl» qui est à 36 ans vice-présidente de la société de bourse Charles Schwab. Dans le couloir, elle croise la voisine, Marjorie Knoller, qui ramène Bane, un dogue, de sa promenade. Diane Whipple est terrorisée par ce molosse qui l'a déjà mordue. Cette fois, Bane, 54 kilos, se jette sur la jeune femme plus légère que lui. «Par affection», explique la propriétaire du chien. Diane se débat, il la mord à la gorge, sur tout le corps, déchiquetant ses vêtements.

Diane Whipple mourra à l'hôpital dans la soirée.

Gang néonazi. L'histoire sort du simple fait divers quand on découvre que les propriétaires des chiens, Marjorie Knoller et Robert Noel, un couple d'avocats, élèvent les dogues pour le compte d'un de leurs clients en prison, Paul Schneider. Con damné à perpétuité pour meurtre, Schneider fait partie d'un gang néonazi, l'Aryan Nation Brotherhood (Fraternité de la nation aryenne), qui prône la «suprématie blanche».

Les avocats expliquent qu'ils rendent service à leur ami en prison par amour des chiens. Pour les autorités pénitentiaires, il s'agit d'un trafic clandestin de chiens qui sont revendus au Mexique comme «chiens de guerre». Gros toutous sympathiques ou bêtes entraînées à l'attaque? L'affaire dev