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Libération

L'opposant au président Mugabe inculpé pour trahison

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Le Zimbabwéen Tsvangirai est candidat à la présidentielle.
publié le 26 février 2002 à 22h24

La campagne pour l'élection présidentielle des 9 et 10 mars vient de connaître un nouvel épisode: convoqué hier au commissariat central de Harare, le leader de l'opposition, Morgan Tsvangirai, en est sorti après deux heures d'interrogatoire, inculpé de trahison pour un présumé complot d'assas sinat contre le président Robert Mugabe. Libre malgré les charges qui pèsent contre lui, pouvant lui valoir la peine de mort ou la réclusion à perpétuité, Morgan Tsvangirai a rejeté les accusations et ironisé: «Je suppose qu'ils estiment que je serais plus nuisible en étant derrière les barreaux. Il s'agit d'une tragédie politique du plus haut degré.» Le gouvernement britannique a aussitôt réagi en assimilant l'inculpation de Tsvangirai à une «nouvelle tentative du régime de Mugabe pour empêcher le déroulement de l'élection».

A l'origine de l'inculpation, selon le pouvoir, une vidéo qui aurait été tournée au Canada en décembre et diffusée par la télévision australienne Special Broadcasting Service.

«Manipulation». Le film, de mauvaise qualité, semble montrer l'opposant, le 4 décembre à Montréal, en train de discuter de l'élimination de Mugabe avec Ari Ben-Menashe, un cadre du cabinet canadien de conseil politique Dickens and Madson. Ari Ben-Menashe, un ancien du Mossad israélien qui travaille pour le gouvernement de Harare, aurait filmé la scène en secret. Selon Mass Media Project, organisme indépendant de surveillance des médias au Zimbabwe, la cassette en question aurait été trafiquée.