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Libération

La vie à l'abri d'un mur, un rêve israëlien

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Séparé des Palestiniens, Bat Hefer pourrait servir de modèle.
publié le 26 février 2002 à 22h24

Bat Hefer envoyé spécial

C'est un village idéal. Un village tel qu'en rêvent les jeunes couples israéliens. Les maisons ne sont pas trop chères, les rues propres et les lampadaires rouges. On est à moins d'une heure de voiture de Herzlya, Tel-Aviv, Netanya ou Haïfa, les grands centres urbains de la côte. Il y a des maisonnettes pimpantes, alignées comme à la parade avec un bout de jardin, de la place pour garer sa voiture, une école, le grand air, les petits oiseaux...

Au bout de la rue, il y a un mur, et le mur, c'est «la sécurité». De l'autre côté du mur, la ville autonome palestinienne de Tulkarem est à moins d'un kilomètre, mais on ne la voit pas. Les paysans palestiniens viennent travailler la terre jusqu'au pied du mur. Chacun chez soi. Au moment où une partie de la gauche israélienne parle à nouveau de séparation unilatérale et où Ariel Sharon propose d'installer des zones-tampons entre Israéliens et Palestiniens (1), le mur de Bat Hefer a valeur d'exemple, parfois même de fantasme.

Clôture électrique. Bat Hefer ressemble en tout point à une colonie: l'entrée est fermée par une grille qui coulisse sur un rail, avec un gardien armé. En plus du mur, des barbelés, doublés d'une clôture électrique, font le tour du village. Mais Bat Hefer n'est pas une colonie de Cisjordanie, c'est un village israélien juste au bord de la «ligne verte» qui marque la délimitation entre les territoires palestiniens et l'Etat hébreu. C'est Ariel Sharon qui est directement à l'origine de Bat Hefe