Giscard l'a lui-même déploré: l'avenir de l'Europe reste aux mains des hommes. Moins de 20 % de femmes ont été désignées pour faire partie de la Convention, à laquelle 28 pays les Quinze de l'Union et les treize candidats à l'adhésion, y compris la Turquie ont délégué un total de 105 représentants. L'aréopage sera de qualité, les Etats s'étant efforcés d'envoyer plutôt du beau linge: deux anciens présidents de la République, six ex-Premiers ministres, quinze ministres en exercice et plus de vingt anciens ministres.
Sans droit de vote. La France et le Royaume-Uni ont opté pour leur ministre des Affaires européennes, Pierre Moscovici et Peter Hain. L'Italie et la Suède envoient le numéro deux de leur gouvernement, ce qui permettra d'ailleurs à Gianfranco Fini, le leader du parti postfasciste Alliance nationale, de faire ses débuts sur la scène européenne. Quant aux représentants des pays candidats, ils participeront pleinement aux débats sur la Grande Europe de demain, mais sans possibilité d'exercer de droit de vote, ce qui les empêche de bloquer le consensus qui se dégagerait entre les actuels Etats membres.
Ayant la haute main sur l'organisation des travaux et le temps de parole, VGE aura un poids considérable sur cette assemblée inédite. Les 105 «conventionnels» ne doivent se réunir en séance plénière qu'une vingtaine de fois à Bruxelles, d'ici l'été 2003. Le centre du pouvoir résidera donc dans le «présidium» de douze membres (voir graphique), à qui revient l'essentiel