Menu
Libération

Hamid Karzaï tiraillé entre les factions afghanes

Article réservé aux abonnés
Le président du Conseil intérimaire, à Paris pour deux jours.
publié le 28 février 2002 à 22h25

Kaboul envoyé spécial

Dans un pays où seuls comptent aujourd'hui le pouvoir de l'argent et celui des armes, Hamid Karzaï, le président du Conseil intérimaire afghan, apparaît singulièrement démuni de l'un comme de l'autre. Aussi, sa sphère d'action est-elle la scène internationale, où il multiplie les déplacements, comme aujourd'hui à Paris pour une visite de deux jours. Mais cette multiplication des voyages à l'étranger a un prix: le leader pashtoun est peu présent dans son pays. Prévaut, dès lors, l'impression d'un immense vide politique. Etant déjà peu à Kaboul, il ne lui reste encore moins de temps pour des voyages en province ­ à l'exception notable de Herat (ouest du pays) ­, ce qui le fait délaisser en particulier les régions pashtounes, au risque d'exacerber le sentiment d'exclusion dont se plaignent déjà les chefs traditionnels.

Réintégrer les Pashtouns. Les accords de Bonn, qui l'ont consacré président du Conseil intérimaire, l'avaient investi d'une double mission. L'une, avouée, était de le voir rétablir la sécurité dans le pays, prélude à une aide importante de la communauté internationale. L'autre, plus secrète, était qu'il réintègre les Pashtouns (quelque 40 % de la population) dans le jeu politique, mettant fin à une marginalisation jugée dangereuse pour la stabilité de l'Afghanistan; l'irruption des talibans à partir de 1994 était déjà une des conséquences de cette exclusion qui remonte à la victoire des moudjahidin sur les communistes.

La première mission, il l