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Libération
Interview

«La bataille décisive aura lieu dans le camp proeuropéen»

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publié le 28 février 2002 à 22h25

Olivier Duhamel, professeur de droit constitutionnel, est l'un des deux eurodéputés français qui siégeront au sein de la Convention sur l'avenir de l'Europe. Ce socialiste estime à «une sur trois» les chances de voir émerger de ses travaux une Constitution européenne. «Et c'est beaucoup», ajoute-t-il. Entretien.

Peut-on comparer la Convention sur l'avenir de l'Europe avec des précédents historiques tels que la Convention de Philadelphie de 1787 qui a rédigé la Constitution des Etats-Unis ou les états généraux de 1789?

Ces comparaisons sont à la fois totalement absurdes et profondément justes. Il ne faut pas perdre de vue que ces deux Constituantes sont le produit d'éruptions démocratiques, décolonisation dans un cas, rejet de l'absolutisme royal dans l'autre, sans commune mesure avec la situation européenne d'aujourd'hui. Nous n'écrivons pas sur une page blanche, nous n'allons pas changer de monde. Néanmoins, il y a un point commun: ces assemblées ont été le point de départ de la démocratie moderne, tant aux Etats-Unis qu'en France. Or, l'Europe, réussite politique et économique, doit maintenant passer à la phase de construction d'une démocratie européenne.

Une Europe fédérale naîtra-t-elle des travaux de la Convention?

L'Europe réunit déjà les éléments essentiels d'une fédération comme le montre l'existence d'un droit supranational qui s'impose directement aux Etats membres. La Commission, la Cour de justice des communautés européennes, la Banque centrale européenne sont des in