Bruxelles (UE)
de notre correspondant
Cinquante ans après le début de la construction communautaire (1), deux ans avant d'accueillir en son sein dix nouveaux Etats membres, l'Union européenne ouvre aujourd'hui, à Bruxelles, le plus grand chantier institutionnel de son histoire. Et surtout le plus novateur. La Convention sur l'avenir de l'Europe, composée de parlementaires et de représentants des gouvernements et présidée par l'ancien président de la République française Valéry Giscard d'Estaing, a, en effet, pour ambition affichée de rédiger une véritable Constitution européenne. Même si le mot effarouche encore certains, VGE préférant parler de «traité constitutif», Michel Barnier, le commissaire chargé de la réforme institutionnelle, de «traité constitutionnel», la réalité est là. Il s'agit de mettre de l'ordre dans les institutions communautaires, de répartir les compétences entre Bruxelles et les Etats, d'introduire davantage de démocratie et donc de légitimité dans les rouages européens, le tout afin de permettre à l'Union de supporter le grand élargissement qui s'annonce.
Etats-Unis d'Europe. Sortant enfin de son silence, Jacques Chirac, le président de la République, a salué hier cette «démarche constitutionnelle». De son côté, Pierre Moscovici, le ministre des Affaires européennes, qui représentera la France au sein de la Convention, a expliqué qu'il s'agissait d'aller «vers les Etats-Unis d'Europe. Etats-Unis, car il s'agit bien, dans l'Europe de nous fédérer» (le Mond