Moscou de notre correspondante
La décision prise par Washington de dépêcher des experts militaires, de l'équipement et éventuellement des troupes en Géorgie consacre la perte d'influence russe dans la région. Une pilule difficile à avaler pour la Russie, qui pensait, après le 11 septembre, que la croisade antiterroriste de George Bush pourrait légitimer la politique qu'elle mène à ses frontières.
Moscou affirme depuis des années que les terroristes islamistes, dont ceux d'Al-Qaeda, s'infiltrent en Tchétchénie par le territoire géorgien pour combattre aux côtés des séparatistes tchétchènes, qualifiés en bloc, eux, de «terroristes». En ce sens, la déclaration de George Bush selon laquelle «il y a une influence d'Al-Qaeda en Géorgie» est du pain bénit. Elle fait écho aux propos de Vladimir Poutine, pour qui il faut couper les voies d'accès à la Tchétchénie «aux mercenaires étrangers, y compris depuis des territoires avoisinants». Voyant sa propre guerre justifiée, Moscou avait tiré une immense satisfaction de l'opération antiterroriste menée par les Etats-Unis.
Exactions. Mais l'armée russe n'a pas su, ou plutôt pas pu, tirer militairement profit de ces quelques mois de bienveillance occidentale. En raison de la poursuite des exactions, celle-ci s'effiloche, surtout en Europe, où les dirigeants tché tchènes sont à nouveau accueillis et où les organisations des droits de l'homme multiplient les rapports dénonçant la politique russe.
Moscou avait également profité de cette pér